Bibi

Hommage à ma grand-maman Bibiane – En cette Journée de la femme

En cette Journée internationale des droits des femmes, je ressens une immense gratitude. Je suis une femme libre, dans un Québec où j’ai les mêmes droits que les hommes, où je peux choisir mon chemin, exprimer ma passion et bâtir mon rêve. C’est une chance immense et je la dois en partie aux générations de femmes qui m’ont précédée. Parmi elles, il y a ma grand-maman Bibiane.

Bibi, comme on l’appelle affectueusement, est bien plus qu’une grand-mère. Elle est une femme forte, une femme de tête et de cœur qui m’a transmis l’amour de la cuisine et du partage. Toujours en train de popoter, chantonnant devant ses chaudrons, elle incarnait cette magie des repas où chaque plat raconte une histoire et où la convivialité est reine.

Elle aurait pu nourrir tout un quartier le soir du réveillon de Noël ! Pendant que les convives assistaient à la messe de minuit, elle s’affairait à remplir la grande table de mets dignes d’un banquet romain. Rien n’était laissé au hasard : chaque espace était occupé par un plat savoureux, un dessert gourmand, une douceur à savourer. Étant enfant, mes yeux brillaient surtout devant les gourmandises sucrées… meringues, dominos en chocolat, et, bien sûr, le clou du spectacle : la fameuse bûche aux marrons flambée au rhum. Un moment magique que personne ne voulait manquer et qui, encore aujourd’hui, fait partie de mes Noëls.

Mais Bibi n’a pas seulement bâti de grandes tablées, elle a aussi bâti une grande famille. Mère de sept enfants, grand-mère et arrière-grand-mère comblée, elle est à la tête d’une véritable lignée que nous aimons appeler la dynastie des Roy. Et comme toute dynastie qui se respecte, notre royaume est fait de rires, de festins et d’histoires racontées autour d’un bon repas.

Derrière chaque grande femme, il y a souvent un homme de cœur. Pour Bibi, c’était Jean-Claude, son Ti-Claude. Son goûteur attitré, son complice. Lui, c’était le maître du jardin, des pommiers et de la cabane à sucre. Ensemble, ils formaient un duo inséparable, unis par l’amour du bon et du beau.

Il y a un an, après 71 ans de vie commune, Ti-Claude s’est envolé. Malgré cette grande perte à 97 ans, avec résilience et douceur, Bibi continue de croquer la vie à pleines dents. Et comme elle aime si bien le dire :

“La vie est grande et belle !”

En ce 8 mars, je veux lui rendre hommage, ainsi qu’à toutes ces femmes qui ont tracé la route avant nous. Grâce à elles, je peux, aujourd’hui, poursuivre mes passions et faire rayonner un héritage précieux à travers La Mie Nomade. Parce que la cuisine, c’est bien plus que des recettes : c’est du partage, du souvenir et beaucoup d’amour.

Merci pour tant de générosité grand-maman, tu es « grande et belle » comme la vie que tu chéris !

Je t'aime xxx